Ces algues sont deux cent fois plus petites que l’épaisseur d’un cheveu. Mais elles poussent vite. Et surtout, une fois débarrassées de leur eau, elles contiennent de 30 à 70% d’huile, et donc d’énergie. De quoi produire six fois plus de carburant végétal à l’hectare qu’avec du maïs, et trente fois plus qu’avec du soja. Pour la première fois, une étude tente d’évaluer la productivité mondiale des cultures de micro-algues.

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En dépit de dizaines d’expérimentations sur le globe, personne n’ose encore prédire le véritable démarrage commercial des fermes de micro-algues. Et pour cause. «Les carburants qu’on en tire ont un prix de revient proche de 25 euros le litre, concède Jason Quinn, de l’Université d’Etat de l’Utah (USU), coauteur de l’étude publiée aujourd’hui dans les an­nales de l’Académie américaine des sciences. Mais les progrès sont si rapides qu’il est essentiel d’évaluer ce potentiel.»

Les micro-algues ne demandent ni tracteur – synonyme de pétrole –, ni terres cultivables. «On pourrait les faire pousser en pleine mer, puisqu’elles s’adaptent très bien à l’eau salée», précise Jason Quinn. Des cultures qui ne pèseraient donc pas sur la fragile ressource en eau douce de notre planète. Car ces algues ne se nourrissent que de gaz carbonique – par exemple récupéré dans les centrales qui brûlent du charbon ou du gaz – et d’énergie solaire. «On apporte un peu d’azote, mais en petite quantité seulement, pour les stresser et les contraindre à fabriquer et stocker des lipides.» Il n’y aurait donc pas à craindre de pollutions aux nitrates comme celles provoquée par l’agriculture et l’élevage intensifs.

Patiemment, Jason Quinn et ses collègues de l’USU, Jeffrey Moody et Christopher McGinty, ont introduit dans un modèle les données environnementales correspondant à plus de quatre mille lieux de la planète pour évaluer la productivité de l’huile d’algue. «Nous avons considéré le cas des algues cultivées dans des photo-réacteurs en circuit fermé, qui subissent moins de contraintes

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Article écris par: Denis Delbecq
Source : http://www.letemps.ch/

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