La révolution de la chimie verte arrive de Montpellier. Après avoir réalisé une première mondiale en 2012 en produisant de l’éthanol à 3 % de concentration, Deinove a annoncé en début d’année avoir triplé ce rendement, rendant de plus en plus probable l’exploitation industrielle de son procédé, prévue pour 2015.

Pour fabriquer ce combustible, l’entreprise utilise Deinococcus radiodurans :

Deinococcus-radiodurans

une très vieille bactérie connue des scientifiques pour sa capacité à fabriquer de l’alcool en dégradant de la biomasse. Le procédé le plus courant pour produire aujourd’hui du bioéthanol consiste à dégrader des végétaux grâce à des enzymes ou des levures.

Ce procédé est coûteux en énergie et consommateur de denrées alimentaires précieuses qu’il gaspille en partie. Les bactéries de Deinove, qui permettront le bioéthanol dit de deuxième génération, n’ont pas cet inconvénient, mais elles sont jugées encore peu rentables pour servir d’alternative aux combustibles fossiles.

Pour augmenter la concentration de la solution, produite à partir de résidus comme les rafles de maïs et la paille, l’entreprise, cotée en Bourse depuis 2010, s’est alliée à Tereos, un groupe agroalimentaire spécialisé dans la production de bioéthanol.

L’Ademe et le Commissariat général à l’investissement lui ont accordé un crédit de 6 millions d’euros en novembre pour financer la moitié de son programme d’industrialisation. Deinove emploie une quarantaine de chercheurs et d’ingénieurs et espère un chiffre d’affaires de 100 millions d’euros d’ici à 2020.

Par Paul Molga

Source : lesechos.fr