Création de France microalgues : la filière se structure

Après l’inauguration, en juin, de la plate-forme expérimentale Algosolis, la filière des microalgues réunie en colloque les jeudi et vendredi 22 et 23 octobre à Saint-Nazaire a annoncé la création de l’association France microalgues.

Elle vise à fédérer les entreprises françaises qui produisent, transforment, utilisent ou distribuent des microalgues dans les marchés de la nutrition (humaine et animale), de la santé et des cosmétiques. Ses huit entreprises fondatrices : Algama, Alganelle, Algosource, Fermentalg, Greensea, Metabolium, Microphyt et Roquette. Avec à leurs côtés, quatre pôles de compétitivité, ceux de l’interpôle microalgues : Trimatec, IAR, pôles Mer Bretagne Atlantique et Mer Méditerranée.

slr_colloque_4_microalgues_photobioreacteur_de_labo_un_litre

« Créer la confiance »

« L’objectif est de promouvoir les microalgues auprès du grand public, des financeurs et des institutionnels, explique le président de l’association, Philippe Dreno, aussi cofondateur et président d’Algosource. Il faut rendre les microalgues plus lisibles auprès des consommateurs, et faciliter l’accès aux marchés en termes de financement et de réglementation. » En résumé,« créer la confiance ».

Historiquement utilisées dans les écloseries pour la production aquacole, l’utilisation des microalgues devient ainsi une réalité industrielle dans ces trois secteurs, nutrition, santé, cosmétique. « Ça s’accélère pour nos entreprises, on passe d’un secteur émergent à un secteur en croissance. On est tous en phase de changer d’échelle. » La filière française représente environ une centaine d’entreprises, pour une production de 600 à 1 000 tonnes, sur une production mondiale évaluée de 15 000 à 40 000 tonnes.

Nouveaux usages

D’autres usages des microalgues se profilent et font l’objet d’intenses travaux de recherche et développement : à moyen terme, l’écologie industrielle, ou chimie verte. Par exemple, utiliser des effluents d’industries comme le CO2 et la chaleur pour la production de biomasse algale, avec un projet concret à Fos-sur-Mer (projet Vasco 2). Et à plus long terme, la production de biocarburants à base de microalgues.

Les 370 participants au colloque Microalgues, une nouvelle filière industrielle, ont aussi découvert des projets originaux, comme l’intégration de photobioréacteurs en façade d’immeubles, l’utilisation de résidus d’algues comme alternative au bitume pour les routes, ou encore la production en circuit fermé de spiruline fournissant protéines et oxygène aux astronautes en vols habités vers Mars…

Les projets foisonnent, associant souvent le laboratoire Gepea à Saint-Nazaire pour mettre au point les technologies adaptées, avec une continuité possible à la plateforme Algosolis pour des tests grandeur nature.